La médiation animale au collège

I. La médiation animale, une nouveauté ?

La médiation animale est loin d’être une innovation. On en trouve des traces dès le 18ème siècle dans les instituts thérapeutiques.

La mise en place de cette médiation animale existe depuis quelques temps également dans les tribunaux, Ehpad et hôpitaux. Elle a déjà été utilisée avec les chevaux (equithérapie) pour les personnes autistes.

S’appuyant entre autres sur les travaux de Winnicot, des études réalisées au cours des dernières décennies ont montré que l'animal familier peut agir comme une figure d’attachement pour l’enfant et lui permet d’être sécure. Elles prouvent également que la présence d’un animal au sein d’une classe a un impact physiologique positif mesurable, (rythme cardiaque, concentration…) et qu’il contribue par conséquent à l’amélioration du climat scolaire (réduction du bruit, attention, empathie…). Possédant des qualités réconfortantes, l’animal permet la réduction du stress dû aux tracas, séparations et et évènements de vie (Siegel 1990) : la relation à un animal a un caractère constant et prévisible. L’animal est donc une figure rassurante auprès de laquelle l’enfant peut trouver refuge lorsqu’il rencontre des conflits et éprouve de l’anxiété.

Le nombre d’enfants éprouvant des difficultés de gestion émotionnelle - difficultés aggravées par le confinement- est en augmentation. De ce fait, de plus en plus d’établissements scolaires se sont lancés dans des expériences de médiation animale.

II. Comment le projet s’est construit :

            Dans le cadre du projet CARDIE « bien-naître » de notre collège, plusieurs collègues se sont proposé d’expérimenter la médiation animale.

A. Dans un premier temps, ils sont allés visiter le collège de la Vallée Verte à Vauvert avec des représentants des parents d'élèves et la Principale Adjointe. Ils y ont rencontré la CPE : Elsa Dutheil-Lannoy et Isabelle Fougairolles, collègue de SVT, qui expérimentent la médiation animale depuis 3 ans avec leur chien : Platon et Iris

            Deux angles ont été pris pour utiliser l’animal de manière positive au collège :

• En vie scolaire : au côté de la conseillère principale d’éducation, pour apaiser le climat scolaire,  tempérer les élèves suite à un conflit ou une inquiétude.
• En classe, lors d’ateliers sur la connaissance de l’animal (dans quelles conditions le chien écoute-t-il ? Lorsqu’il s’agite-joue ou lorsqu’il est assis ? pour que les élèves fassent un parallèle avec leur attitude ; si je crie est ce que les autres me comprennent mieux ? Etc.).
• En classe de sciences et vie de la terre : le chien calme les élèves, les rassure pour gagner en efficacité. En outre, sa présence offre des possibilités pédagogiques intéressantes.

En ce qui concerne notre collège, plusieurs expériences ont eu lieu entre mai et juin dans l’établissement : Madame Tahiri a apporté une de ses perruches et Leyana Chevalier (ancienne élève et éducatrice comportementaliste animalier) est intervenue avec son chien « habilité » dans le hall, dans la cour, deux fois sur l’ULIS, et dans des classes.

Par la suite, madame Fougère et madame Stewart ont fait certifier leur chien par une éducatrice, d’abord à domicile, puis en situation classe. Enfin, un vétérinaire comportementaliste leur a fait passer des tests. Une fois validés, les chiens ont été introduits progressivement dans l’établissement, après avoir informé les élèves du projet, mené des ateliers pour leur expliquer comment se comporter avec le chien et avoir vérifié qu’aucun problème d’allergie ne se posait.

Après des retours très positifs sur ces expérimentations, un protocole a été écrit et voté au CA pour pérenniser le projet et permettre à d’autres collègues de poursuivre l’aventure avec leur chien, leur chat...ou un autre animal.